Porté par nos professeurs documentalistes, la Classe Musée du Collège Jules Vallès, devenue aujourd'hui Atelier Musée, entame sa huitième année d'existence.
Comme chaque année, ce nouveau cycle commence pour les nouveaux élèves de 6e/5e par une découverte de notre partenaire Musée Crozatier courant septembre, avant d'attauqer différents ateliers et travaux sur des thématiques en lien avec les expositions en cours.
Les deux groupes de l’Atelier Musée ont commencé l’année par les traditionnelles visites etdécouvertes du Musée Crozatier au Jardin Henri Vinay avant d’entamer un cycle « Beaux-Arts » en octobre pour apprendre le vocabulaire de la sculpture ainsi que les genres et techniques en peinture.
Le cours au CDI s’est prolongé dans la galerie « beaux-arts » au musée avec un questionnaire à remplir au fil d’un parcours où il fallait repérer des rondes-bosses, des bas-reliefs, des modelages, des assemblages, des bronzes ou des marbres. Pour les tableaux, les élèves sont partis à la recherche de portraits, de natures mortes, de paysages, de scènes de genre ou encore de peintures d’histoire.
En novembre, le cycle Musée & Handicap nous a permis de découvrir les aménagements et dispositifs mis en œuvre au musée Crozatier pour les publics empêchés et pour l’accueil des personnes porteuses de handicap.
Les publics empêchés sont les personnes qui ne peuvent se déplacer dans les lieux culturels. Ces publics sont divers : malades, personnes à mobilité très réduite, personnes très âgées, hospitalisées, détenues… Le personnel du Musée Crozatier propose ainsi des activités hors-les-murs en se déplaçant dans des maisons de retraite, à l’hôpital ou en collaborant avec des associations venant en aide aux personnes en situation précaire.
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A l’intérieur du musée, des aménagements ont été pensés lors du chantier de rénovation pour faciliter l’accès des personnes handicapées aux locaux comme aux collections. C’est ce que nous découvrons lors d’une visite avec « mise en situation » : comment se déplace-t-on dans le musée si on est en fauteuil roulant, si on utilise des béquilles, si on ne voit rien ou si on a des difficultés à effectuer certains mouvements ?
Notre guide, Sébastien Lamy-au-Rousseau, nous fait remarquer qu’avant même d’entrer dans le musée, des aménagements extérieurs existent : les places de stationnement réservées à proximité de l’entrée pour les personnes à mobilité réduite (PMR), la rampe d’accès qui mène de la rue à l’accueil du musée.
A l’accueil, de grands visuels signalent les différentes fonctions des lieux (accueil, vestiaire, atelier…). La banque à l’entrée est abaissée pour faciliter l’accueil des personnes en fauteuil.
Une boucle magnétique sur le bureau permet aux personnes malentendantes appareillées de mieux entendre les agents d’accueil grâce à un dispositif de transmission audio par voie électromagnétique. Elle est signalée par le logo
Dans les salles, les cartels comme les outils de médiation sont installés de façon à ce que les personnes en fauteuil puissent les lire ou les utiliser sans difficultés.
Pour passer d’une salle à l’autre, lorsqu’elles ne sont pas au même niveau, une rampe inclinée facilite le passage . Pour passer d’un étage à l’autre, on peut utiliser les ascenseurs.
Les toilettes, accessibles aux PMR, sont également équipées d’un dispositif d’alarme visuelle pour avertir les personnes sourdes en cas d’évacuation.
Vous trouverez également, dans la salle Antiquité, des informations en braille sur un outil de médiation sur l’architecture des temples grecs ainsi qu’une présentation vidéo en Langue des Signes Française dans le secteur gallo-romain.
On retrouve l’écriture braille dans la galerie des beaux-arts sous le tableau Abraham servant les anges. Elle vient compléter un dispositif adapté aux malvoyants. Le tableau reproduit en relief est accessible sur une table inclinée pour être « lu » avec les mains. Un casque audio apporte des informations supplémentaires.
Au 3ème étage, dans la galerie des sciences, des reproductions de molaires de mammouth et de mastodonte peuvent être touchées.
Toujours dans les collections paléontologiques, des panneaux reconstituant les silhouettes d’animaux dont des os fossilisés sont présentés dans les vitrines, devaient initialement permettre une meilleure compréhension pour les personnes atteintes de déficiences cognitives. Mais ils s’avèrent utiles à tout le monde !
On s’aperçoit en effet que tous ces aménagements bénéficient bien souvent à tous les publics.
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Lors de la séance suivante, Sébastien nous a présenté le label Tourisme & Handicap attribué au musée Crozatier.
Celui-ci est accordé pour cinq ans si le musée répond à environ 80 critères concernant l’accessibilité, le confort… des lieux, des oeuvres et des activités proposées.
Dans la programmation du musée, des visites en LSF sont organisées. Le musée travaille en partenariat avec l’association de L’Abbé de l’Epée du Puy. Des interprètes accompagnent des visites guidées ou des animations et signent pour les personnes malentendantes. Des vidéos sont également enregistrées.
Savez-vous comment se dit le mot « musée » en LSF ?
Faites glisser votre pouce depuis votre front le long de votre profil.
Des visites sont également proposées pour les personnes atteintes de déficiences visuelles. Le guide décrit alors avec soin les œuvres présentées et peut s’aider de l’écriture en braille présente sur quelques dispositifs mais aussi d’objets de médiation à manipuler, à toucher.
Nous avons pu tester ces objets les yeux bandés pour essayer de deviner de quelle œuvre il s’agissait.
Ici Clara a reconnu la statue de Jean de La Fontaine. C’était plus compliqué pour Lucas de reconnaître une dent de mammouth !
Pour faire découvrir des tableaux du bout des doigts, des toiles peuvent aussi être reproduites en relief avec différents matériaux, comme La Vierge au manteau.
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Une autre technique, moins artisanale, offre la possibilité aux malvoyants de « lire » des tableaux, elle a été utilisée notamment à l’occasion de l’exposition Autoportraits de l’année dernière. C’est le thermogonflage : après impression du dessin sur un papier multicouche particulier, la feuille de papier est passée au four et les zones encrées en noir gonflent sous l’effet de la chaleur.
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La dernière séance avec Sébastien a été consacrée à la conception de tableaux thermogonflés. A partir d’oeuvres simplifiées, schématisées, nous devions remplir les différents compartiments avec les motifs ou textures de notre choix afin que les malvoyants puissent distinguer, en les touchant, les différents éléments du tableau.
Un même matériau, comme du tissu ou de la neige, représenté à différents endroits du tableau par exemple pouvait être symbolisé par un même motif pour donner une même texture une fois thermogonflé.
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Fin décembre, notre partenaire, la SAMC (Société des Amis du Musée Crozatier) nous a sollicités. La SAMC a entre autres missions de faire connaître et valoriser le musée Crozatier et ses collections. Elle intervient notamment auprès de publics qui ne peuvent se rendre au musée, comme les résidents des maisons de retraite auxquels le jeu Mémo Patrimo est destiné.
Dans le cadre de notre découverte de l’offre du musée pour les publics empêchés, nous avons donc rencontré des membres de l’association pour découvrir ce nouvel outil de médiation à destination des résidents d’EHPAD et de maisons de retraite.
Il s’agit d’un jeu de plateau qui fait appel à la mémoire, à la culture générale, à la connaissance du patrimoine, qui sollicite les différents sens et qui permet de (re)découvrir notre territoire et les collections du musée Crozatier.
Adapté aux personnes âgées, le plateau de jeu est de grande taille et aimanté pour être positionné à la verticale sur une table et être vu de tous. Les équipes de joueurs progressent de case en case en lançant un dé pour répondre à des questions
Ce jeu peut être emprunté au musée par les maisons de retraite qui souhaitent organiser une animation pour leurs résidents et ainsi leur offrir un temps d’échanges, de souvenirs et de divertissement.
Avant les vacances de Noël, collégiens et seniors ont donc formé des équipes motivées pour tester le jeu tant au niveau du matériel que du déroulé afin d’y apporter améliorations ou ajustements nécessaires.
Résultat : jeu validé après une séance animée à la fois studieuse et ludique !
Le musée Crozatier accueille cette année l’exposition La Confusion des horizons. Le Paysage dans les collections photographiques du FRAC Auvergne & du musée Crozatier.
Le Fonds Régional d’Art Contemporain prête une quarantaine d’œuvres photographiques de ses artistes majeurs, qui sont mises en regard avec des photographies sorties des collections du musée.
Notre travail cette année va donc se décliner sur le thème riche et varié du paysage, que ce soit dans l’histoire de l’art, la cartographie, la connaissance de notre territoire ou la pratique du croquis.
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« L’horizon n’est pas une ligne fixe attachée à un territoire, il est au contraire mouvant et se redéfinit en permanence selon la perception de l’observateur. C’est toujours une approche sensible qui prévaut à son existence. Ce constat rejoint la question plus large du paysage dont la naissance, loin d’être aussi naturelle que l’on pourrait le croire, est entièrement subordonnée au regard qu’un artiste vient porter sur une portion de pays, qu’il extrait d’une immensité pour venir le circonscrire dans un cadre et faire advenir un paysage. Il est alors possible d’affirmer qu’il existe autant d’horizons, autant de paysages, qu’il existe de subjectivités. »
Laure Forlay, responsable du service des publics au Frac Auvergne, dans le Livret de l’exposition
Le parcours de la visite traverse six salles qui regroupent les photographies en fonction de thématiques :
L’horizon des pierres
Un reflet, un éclat de lumière, les vibrations à la surface de l’eau… Dans cette première salle, les photographes s’approchent au plus près de leur sujet pour donner à voir des paysages familiers mais éphémères.Sur le motif
Depuis le XIXe siècle, peinture et photographie se sont influencées réciproquement (dans leurs choix de composition ou leur traitement de la lumière notamment). Les photographes contemporains s’inscrivent ici dans cette histoire commune. Ils jouent avec la lumière, avec la ligne d’horizon ou avec des cieux immenses...
Les échos de la mémoire
Rwanda, Afrique du sud, Palestine, Afghanistan… Dans cette nouvelle section, les artistes consignent les traces laissées par la guerre dans le paysage. Mais contrairement aux photojournalistes, ils n’exploitent pas l’actualité, ne représentent pas les crimes, la violence ou les victimes. Ils travaillent dans l’après, prennent de la distance et font ainsi prendre conscience des drames passés, pour ne pas les oublier, et choisissent de solliciter l’imagination du visiteur pour penser le crime plutôt que de le regarder.
Hors-champ
Dans les œuvres présentes dans cette salle, les photographes proposent des vues de notre monde pour en faire émerger ce qui n’apparaît pas forcément au premier regard ou ce que l’on préfère ne pas voir, dévoilant des réalités parallèles vécues par des marginaux, des exclus, des victimes de la pauvreté ou de la ségrégation....
La disparition du paysage
Pendant des siècles, montagnes, océans, déserts ou volcans ont suscité fascination et effroi. Lieux de dangers pour les voyageurs, on ne pouvait en apprécier la beauté, mais à la rigueur l’utilité scientifique. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle par exemple qu’on porte sur la montagne un regard admiratif. Ce sont alors les représentations d’artistes qui nous ont appris à apprécier ces environnements, à leur trouver une valeur esthétique. Que penser aujourd’hui des zones péri-urbaines, industrielles, des friches, des chantiers ? Pour l’écrivain Alain Roger : "Nous serions devant nos villes dans le même dénuement perceptif (esthétique) qu’un homme du XVIIe siècle face à la mer et à la montagne." L’oeil des photographes de cette section donne un nouveau souffle au genre du paysage, témoignant de la fonction d’anticipation de l’art
L’horizon des particules
La conquête spatiale nous offre d’étonnantes images d’espaces inaccessibles. L’exposition se referme sur un questionnement : ces horizons lointains photographiés par des artistes ou des robots, pousse le spectateur à la rêverie, à un voyage imaginaire. Ces mondes astronomiques ne nous sont pourtant accessibles que grâce à la technologie...
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Les paysages peints, dessinés ou photographiés sont généralement composé de plusieurs plans. Pour apprendre à les différencier, nous avons participé à un atelier créatif animé par Claire Delsol et Sandrine Périlhon, médiatrices jeune public du musée.
A partir de copies de tableaux de paysages du musée Crozatier, premiers, deuxièmes et troisièmes plans avaient été découpés et dissociés pour nous permettre de constituer notre propre paysage.
Pour cela, nous devions tracer la silhouette de chacun des trois plans choisis, sur un support différent - à notre disposition : carton, papier journal, papier doré, papier bulle, papier coloré, etc - puis la découper. Nos trois plans en mains (1er, 2e et 3e en différents matériaux), nous les avons assemblés pour créer un paysage inédit, en tenant compte des différents emplacements à respecter pour conserver une perspective réaliste.
Nous continuons notre étude de paysages en nous intéressant cette fois à l’histoire et l’évolution du paysage urbain qui nous entoure, en suivant notre guide Régina Lowe dans les rues du Puy.
Nous commençons place du Breuil, avec le point de vue sur la vieille ville et Régina nous explique qu’on a trouvé des traces d’occupation humaine du site remontant au Néolithique. Elle nous présente aussi des planches du Puy au Moyen Âge, entouré de remparts ouverts régulièrement par des portes. A cette époque, la place n’existait pas, c’était un grand champ cultivé par l’évêque du Puy.
Plus tard, pour créer la place, le terrain a été aplani (car le Breuil est en pente, il monte en direction du boulevard Saint-Louis). C’est pour cela que les bâtiments en haut de la place sont surélevés par rapport au niveau de la route, il faut monter quelques marches pour y accéder.
Rue Porte Aiguière, on remarque au sol l’emplacement de l’ancienne porte du même nom, qui a été détruite au XIXème siècle.
En continuant rue des Mourgues, on s’arrête devant les vestiges des remparts médiévaux.
Nous arrivons ensuite place de la Halle où le plan d’une ancienne église, l’église Saint-Pierre, est matérialisé au sol par un pavage entre la bibliothèque et la mairie.
Place du Plot, Régina évoque l’approvisionnement en eau de la ville qui ne disposait pas de source. Il fallait donc l’acheminer depuis les hauteurs environnantes. Au Moyen Âge, la surface de cette place était beaucoup plus réduite qu’aujourd’hui.
La rue Saint-Gilles conduisaient vers le sud. La rue Saint-Jacques, vers l’ouest, était et est toujours empruntée par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La rue Grenouillit permet d’évoquer les grandes transformations mises en œuvre au XIXème siècle pour élargir les rues, les rendre plus accessibles et plus aérées et saines. Ici et comme dans de nombreuses rues du Puy, des murs aveugles et des décrochements dans l’alignement des façades témoignent de ces transformations.
Un peu plus loin, place du Marché couvert, on distingue au sol les traces d’une ancienne rue bordée de maisons qui occupaient ce quartier.
Autre preuve des démolitions effectuées au XIXème siècle : la rue Etienne Médicis, qui relie la place du Marché couvert à la rue Pannessac, n’était auparavant pas plus large que la rue Chamarlec que l’on devine au fond.
En s’arrêtant rue Chamarlenc, vue sur la rue traversière du Consulat qui se démarque du quartier médiéval, avec ses constructions récentes.
Rue Saulnerie vieille, ce qu’il reste du logis des Reytout qui date du XVIème siècle et qui donne aussi rue Raphaël.
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Après des cours et des recherches sur le paysage dans l’histoire de l’art ainsi que sur la perspective en janvier, nous rencontrons Emma Meyssonnier, jeune graphiste, qui va nous accompagner dans un travail de sérigraphie pendant plusieurs mois.
Le terme sérigraphie vient du latin sericum = la soie et du grec graphein = l’écriture. C’est une technique d’imprimerie qui utilise des pochoirs (à l'origine, des écrans de soie) qu’on interpose entre l’encre et le support. Ces supports peuvent être nombreux : papier, carton, textile, métal, verre, bois, etc.
Comme chaque année, notre travail doit aboutir à une œuvre d’art collective, et comme nous étudions le paysage, Emma nous propose de concevoir une carte routière « à l’ancienne ». Par équipe de deux ou trois, nous allons imaginer une carte avec ses routes, ses quartiers, ses places, ses chemins, qu’il faudra ensuite identifier par des noms et des petits dessins. Toutes les cartes produites seront ensuite assemblées pour créer une carte géante pliable et dépliable en accordéon.
Une fois les cartes dessinées (certains les ont en partie décalquées), elles ont été numérisées et Emma les a imprimées sur des films plastique transparent. Dans son atelier, elle a ensuite enduit des toiles encadrées avec une émulsion photosensible qu’elle a laissé sécher. La pellicule de produit chimique « bouche les trous » de la trame. Puis les films transparents où les cartes ont été imprimées sont mis en place contre les cadres enduits, sous une insoleuse qui reproduit les effets des rayons du soleil. Les UV fixent le produit photosensible dans la trame du « tissu » qui devient alors imperméable, sauf dans les parties cachées par le dessin qui n’ont donc pas vu le soleil. On élimine l’émulsion de ces parties en rinçant le cadre à l’eau pour obtenir un pochoir qu’on laisse sécher.
Emma nous a apporté les cadres-pochoirs au collège pour commencer le travail de sérigraphie.
Chaque équipe a fixé son cadre sur un dispositif qui le maintiendra avec le support à imprimer. On positionne correctement le support (une feuille de papier) en dessous. Au préalable, nous avons collé de larges bandes de scotch sur les bords du cadre pour empêcher la peinture de pénétrer sur les côtés non recouverts d’émulsion.
Après avoir choisi la couleur de leur carte, les élèves ont pu commencer l’impression : on dépose la peinture épaisse spéciale sérigraphie en haut du cadre et on l’étale à l’aide d’une racle sur la toile. La peinture passe à travers le pochoir et imprime la feuille positionnée dessous. L’opération est à recommencer autant de fois que nécessaire : une trentaine de fois pour chaque groupe !
On laisse ensuite sécher les feuilles, pendant ce temps il faut nettoyer les cadres en les passant sous l’eau pour enlever la peinture.
Ces différentes opérations devront être répétées avec une couleur différente pour imprimer ensuite sur les mêmes feuilles, en superposition, les mots puis les dessins choisis par chaque groupe.
C’est beaucoup de travail ! Cela va nous occuper de mars à mai ! Il va falloir être patient, concentré et appliqué …
De temps à autre, on s’autorise une pause, en allant par exemple au musée pour croquer… un paysage !
Installés dans la salle du dôme aussi appelée salle des paysages dans la galerie des beaux-arts, séance de dessin devant la belle vue sur le jardin Henri Vinay et la ville du Puy.
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Chaque groupe a terminé sa carte tricolore. Les dix cartes sont confiées à Emma Meyssonnier. Elle va créer les première et dernière de couverture et assembler le tout pour obtenir notre carte géante.
Nous pouvons alors nous rendre à la galerie-atelier d’Emma, place du Théron au Puy, pour découvrir ce lieu et… notre carte. Chacun repartira fièrement avec un exemplaire ! Merci Emma !
Des travaux de sérigraphie sont exposés. Cette galerie accueille régulièrement des expositions, elle sert également d’atelier à Emma et son associé qui utilisent des techniques artisanales d’impression pour leurs créations : sérigraphie, linogravure, cyanotypie, anciens procédés de photographie, tampographie…
Les éditions du PasPossible éditent des livres d’artistes, des livres en tirage limité : romans, nouvelles, poésie mais aussi art contemporain.
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Pour conclure cette année dédiée au paysage, quoi de mieux qu’une journée dans les magnifiques espaces des territoires du Mézenc ?
Guidés par Rachel Garnaud, animatrice EEDD (éducation à l’environnement et au développement durable), nous avons traversé les forêts du mont Alambre -accompagnés des chants des oiseaux- pour y découvrir différentes essences d’arbres, pour comprendre que leur diversité garantit la survie des forêts et qu’elle doit être protégée, ou encore pour voir l’impact de l’homme sur l’évolution des paysages.
Après la balade dans les bois et les commentaires instructifs de notre guide, installés au pied de l’Alambre devant le large panorama verdoyant dominant les Estables, une nouvelle activité va occuper la fin de la matinée : Rachel Garnaud nous propose de croquer le paysage.
Il s’agit dans un premier temps de le décrire avec des mots : choisir un élément du paysage et le faire deviner sans le nommer ni le montrer à ses camarades. Défi suivant : par deux, les élèves se positionnent dos à dos, l’un face au paysage, l’autre lui tourne le dos. Le premier choisit une portion de ce paysage et la décrit à son camarade qui doit la dessiner en suivant les indications qui lui sont données.
Ensuite, après avoir bien repéré la ligne d’horizon, le premier plan et les suivants, feuille de papier et crayon en main, chacun doit esquisser un dessin du paysage dans un temps limité. On ne peut d’abord tracer que les grandes lignes, repérées au préalable, en 10 secondes, et on recommence en 15 puis 20 et 30 secondes, peu à peu le dessin devient plus facile et s’étoffe. On peut enfin prendre son temps pour réaliser un croquis et même y ajouter des détails et des couleurs avec ce qu’on a sous la main : mousse, fleurs de pissenlit, écorce, feuilles…
L’après-midi est consacré à l’ascension du mont Mézenc ponctuée de quelques haltes pour boire et suivre les explications de Mme Garnaud :
L’arrivée au sommet à 1753 mètres est récompensée par une vue ensoleillée et magnifique sur la chaîne des Alpes ainsi que par le panorama à 360° sur le Velay, les Cévennes ou les monts d’Auvergne.
Après la lecture des deux tables d’orientation côté ardéchois, direction la croix érigée à 1744 mètres. Cette croix est depuis 2023 accompagnée d’une plaque d’information sur laquelle on peut lire : "En 1940, 44 Establains ont été faits prisonniers. Tous revinrent vivants. En signe de gratitude et à l’initiative de l’abbé Pierre Chacornac, une croix en bois fut portée du village jusqu’au sommet du Mézenc par 500 prisonniers de 12 communes des environs le 7 octobre 1945. Abattue par la burle, cette nouvelle croix métallique fut installée le 27 juin 1954."
A consulter pour en savoir plus :